en fr – Special Law: An Anarchist Perspective on Bill 78

 

This is a half-page flyer written about ‘special law’ and Bill 78, the anti-protest law passed by Quebec as part of a crackdown on the student movement. This was made to be distributed in Ontario at the ‘casseroles,’ or pots and pans demonstrations, inspired by and in solidarity with the struggle in Quebec.

Reading version available for download at Zine Library

“The law, in its majestic equality, forbids rich and poor
alike to sleep under bridges, to beg in the streets and to steal
bread.” Anatole France

“Violence was the law, and with the cannons in the hands of
the whites, the law was white.” Sunera Thobani

 

The social struggle in Quebec, grown out of a student movement against tuition, has inspired many. But perhaps the central issue causing people to take the streets with pots and pans across the country is Bill 78, known as the ‘special law.’ It criminalizes demonstrations not approved by police and imposes heavy fines for political activity on school campuses. It has been accompanied by a crackdown that has seen more mass arrests than the FLQ Crisis of 1970, at last count over 2,500.

But the special law is not special. It is a predictable response to a special mobilization, a struggle that is unprecedented in its size, popular support and ferocity in recent Quebec history. In Ontario, we got a taste of ‘special law’ in 2010 at the G20 Summit, where government and police collaborated to create a ‘no-go zone’ around the security fence protecting G20 leaders. Rights were thrown out the window as downtown Toronto was transformed into a police state. Middle class white people were especially outraged, and will have their day in court now that the threat has temporarily subsided. But for people already criminalized under this system, this only represents an intensification of an everyday experience of targeted harassment. We see this same process happening in long-term ways on a federal level, with sweeping crime bills and specific laws aimed at pre-empting dissent, such as the anti-mask law with penalties of up to 10 years in prison.

This is about the interests of government and capital, not the evil conspiracies of Charest or Harper.

If we exceptionalize Bill 78, we ignore the fact that the law is a set of tools and weapons governments use to entrench the interests of the powerful, control and regulate the general population, and wage war against the ungovernables. The Canadian state is founded on the genocidal conquest of indigenous nations and land, and concessions such as the Charter are desperate attempts to create legitimacy where there is only a ruthless violence underpinning ‘Canada’. So we shouldn’t be shocked when we see these same rights instantly evaporate in a ‘crisis’. And in these times of social upheaval and economic austerity, we are approaching perpetual crisis.

Focusing on a particular law or appealing to rights risks going on the defensive and getting drawn into a conversation with our enemies. It paints the movement as powerless victims. We should be inspired to action not just by images of police brutality, but also by images of masked rebels chasing riot police. Now is the time to build our grassroots power, prepare for repression, support those targeted by the state, but most importantly to go on the offensive.

LA LOI SPÉCIALE – ON S’EN CALISSE!
NO PRISONS – NO BORDERS – FUCK LAW AND ORDER!

 

anarchistnews

 

 

traduit de l’anglais par sabotagemedia

Ceci est un tract d’une demi-page écrite à propos de la «loi spéciale», la Loi 78 anti-manifestation adoptée au Québec dans le cadre d’une répression sur le mouvement étudiant. Ce tract a été créer pour être distribué en Ontario dans les manifestations de casseroles, inspiré par et en solidarité avec la lutte au Québec.

La version pour lecture est disponible en téléchargement @ Zine Library (en anglais)

«La majestueuse égalité des lois, qui interdit au riche comme au pauvre de coucher sous les ponts, de mendier dans les rues et de voler du pain.»
Anatole France

«La violence était la loi, et avec les canons dans les mains des blancs, la loi était blanche.»
Sunera Thobani

La lutte sociale au Québec, issu d’un mouvement étudiant contre les frais de scolarité, en a inspiré plusieurs. Mais peut-être que la question centrale qui amène les gens à prendre les rues avec des casseroles à travers le pays est la Loi 78, connue sous le nom «loi spéciale». Elle criminalise les manifestations non-approuvées par la police et impose de lourdes amendes pour des activités politiques sur les campus scolaires. Elle a été accompagnée par une vague de répression qui a vu plus d’arrestations massives que la crise du FLQ en 1970, plus de 2500 arrestations au dernier décompte.

Mais la loi spéciale n’est pas spéciale. Il s’agit d’une réaction prévisible à une mobilisation particulière, une mobilisation qui est sans précédent par son ampleur, son soutien populaire et sa férocité dans l’histoire récente du Québec. En Ontario, nous avons eu un avant-goût de «loi spéciale» en 2010 au Sommet du G20, où le gouvernement et la police ont collaboré pour créer une «zone no-go» autour de la barrière de sécurité protégeant les dirigeants du G20. Les droits ont été jetés par la fenêtre pendant que la ville de Toronto était transformée en État policier. La classe moyenne blanche était particulièrement outrée et aura son jour au tribunal maintenant que la menace a disparu temporairement. Mais pour les personnes déjà criminalisées en vertu du système, cela représente seulement une intensification de l’expérience quotidienne du harcèlement ciblé. Nous voyons ce même processus qui se passe au long terme au niveau fédéral, avec des lois sur la criminalité et des lois spécifiques visant à préempter la dissidence, comme la loi anti-masque avec des peines allant jusqu’à 10 ans de prison.

C’est à propos des intérêts du gouvernement et du capital, et non les complots diaboliques de Charest ou Harper.

Si nous percevons comme exceptionnelle la loi 78, nous ignorons le fait que la loi est un ensemble d’outils et d’armes que les gouvernements utilisent pour consolider les intérêts des puissants, contrôler et réglementer la population en général, et mener la guerre contre les ingouvernables. L’État canadien est fondé sur la conquête génocidaire des nations autochtones et de leurs terres, et des concessions telles que la Charte sont des tentatives désespérées pour créer de la légitimité, où il y a seulement une violence impitoyable qui sous-tend le «Canada». Donc, nous ne devrions pas être choqué quand nous voyons ces mêmes droits instantanément s’évaporer dans une «crise». Et en ces temps de bouleversements sociaux et d’austérité économique, nous nous approchons de la crise perpétuelle.

Se concentrer sur une loi particulière ou recourir aux droits risque de nous amener sur une position défensive et nous entraîner dans une conversation avec nos ennemis. Cela peint le mouvement en tant que victime impuissante. Nous devrions être inspirés à l’action non seulement par des images de brutalité policière, mais aussi par des images de rebelles masqué-e-s chassant la police anti-émeute. Il est maintenant temps de construire notre pouvoir de la base, se préparer à la répression, soutenir les personnes ciblées par l’État, mais surtout passer à l’offensive.

LA LOI SPÉCIALE – ON S’EN CÂLISSE!
PAS DE PRISONS – PAS DE FRONTIÈRES – FUCK LA LOI ET L’ORDRE!

 

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http://www.sabotagemedia.anarkhia.org/2012/06/une-perspective-anarchiste-sur-la-loi-78/#more-2452

 

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